L’endettement des ménages français représente un poids croissant mais s’inscrit dans une dynamique raisonnable et une situation financière globalement saine. Au total, il est viable.
Malgré un essor de leur endettement qui a atteint un niveau historique en 2006 avec une dette qui atteint les deux tiers de leur revenu disponible, les français restent sensiblement moins endettés que leurs voisins de la zone euro, du Royaume Uni et des américains du nord. On peut même parler de sous endettement par comparaison. Néanmoins, au cours de ces dernières années, leur endettement s’est accru plus vite que leurs revenus. La forte progression récente de cet endettement ne les empêche d’ailleurs pas de dégager une capacité de financement pour l’avenir et s’accompagne d’une amélioration continue de leur situation patrimoniale. Cependant, le désendettement personnel devient actuellement une priorité pour les français tandis que, depuis fin 2006, les banquiers resserrent leurs conditions de crédits en se montrant plus exigeants en matière d’apport personnel et plus prudents sur le taux d’endettement.
L’essentiel de l’endettement des français est représenté par des crédits à l’habitat qui affichent une progression de 15% en 2006 malgré la hausse des taux d’intérêt qui se poursuit de manière ininterrompue depuis octobre 2005 et qui impacte aujourd’hui la capacité d’emprunter des candidats à l’immobilier. Elle devrait, selon toute probabilité s’interrompre car, en septembre 2007 le Banque Centrale Européenne n’a pas augmenté son taux directeur, ce qui est une bonne nouvelle pour les emprunteurs qui, par ailleurs, voient la hausse récente compensée par le crédit d’impôt décidée par le gouvernement qui en outre, par son côté solvabilisateur, facilitera le passage des dossiers limites. A l’avenir, les taux devraient se stabiliser même si l’époque du crédit pas cher est révolue.
Cet endettement est essentiellement contracté à long terme et à taux fixes, ce qui limite l’impact des variations des taux d’intérêt sur les charges des ménages et le risque de voir en France une crise des crédits »subprime » comme celle que traverse actuellement les Etats-Unis. Qui plus est, la France connaît un taux de défaut bancaire particulièrement faible en rapport avec une forte sélection du crédit et des marges très modérées, les banques françaises ayant répercuté les hausses de taux avec parcimonie.
La situation de la France se singularise en Europe notamment par l’importance relative des crédits à la consommation : à peu près quart chez nous contre un cinquième dans le reste de l’Europe.
Le crédit soutient la consommation qui est le moteur principal de la croissance en France actuellement. Mais les prêts souscrits par les familles françaises servent de plus en plus, non à financer des besoins vitaux, mais des besoins superficiels et même des fins de mois difficiles.
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