La
France est en train de devenir le maillon faible de la zone euro.
En dépit de quelques réformes significatives (réforme des retraites, Crédit
d'impôt recherche, réforme des universités, etc.), la situation économique de
la France devient de plus en
plus délicate.
Le
déficit public structurel est de 4 points de PIB, le déficit de la balance
courante des paiements de 3 points de PIB et la part de la production
industrielle dans le PIB a chuté de 30 % de 1998 à 2011. La part de nos
exportations dans les exportations mondiales a baissé de 40 % sur la même
période. L'excès de nos dépenses publiques devient terrifiant, soit 8 points de
PIB de plus que la moyenne des autres pays de la zone euro en 2011 et 9 points
en 2012 !
Il
faudrait baisser les dépenses publiques de 20 milliards d'euros dans
chacune des trois années 2012 - 2014 et les geler ensuite en volume pendant trois ans.
Tout
porte à penser que l'année
2012, avec une prévision de baisse du PIB de la zone euro selon la Commission
européenne, ne sera pas simple à gérer quel que soit l'élu.
C'est
le déficit du commerce extérieur qui est le signe le plus inquiétant de l'effondrement
relatif de la base productive. Ce déficit a atteint 3,5 % du PIB en 2011 quand
les excédents allemands atteignent le double en points de PIB ! Le taux
d'activité de la population est très faible : il manque trois millions
d'emplois productifs marchands pour retrouver une position compétitive moins calamiteuse.
Alors que la concurrence fiscale et sociale
fait rage au sein de l'Union
européenne et que la relance de l'économie dépend de la volonté des
entrepreneurs et des investisseurs de rebâtir le "site de production
France", une telle annonce ne peut qu'encourager ces créateurs de richesses à fuir le pays. Etrange paradoxe ! On veut développer les entreprises en punissant
les entrepreneurs.
Pourtant
François Hollande a bien
identifié qu'il fallait encourager l'innovation.
Les
entreprises du CAC 40 sont très internationalisées et les entreprises
industrielles du CAC 40 font les deux tiers de leur activité et les trois
quarts de leurs profits hors de France. L’objectif de reconstruire derrière elles, un ensemble cohérent de 400
grandes entreprises internationales, à forte base française, qui puissent servir de fer de lance de la reconstruction de filières de
production compétitives tandis qu'une politique
fiscale et d'encouragement à l'innovation doit permettre l'essor de 4 000 puissantes ETI (entreprises de
taille intermédiaire) qui permettront de mailler le territoire français de 40 000 PME dynamiques.
La
croissance économique mondiale se territorialise : ce sont des métropoles
puissantes et des districts régionaux dynamiques qui concentrent la création de
richesses dans tous les pays du monde.
La
France doit accélérer le redéploiement de son appareil de production en
favorisant l'émergence de trois niveaux de métropoles pour servir d'écosystèmes de développement aux
trois groupes d'entreprises précitées : trois grandes métropoles (Grand Paris,
Grand Lyon, Grand Marseille), une douzaine de métropoles régionales à vocation
européenne et une cinquantaine de grandes préfectures permettant de concentrer tous les systèmes de décision, d'information et de
recherche, et de financement pour les mettre en synergie au service des trois groupes d'entreprises.
Des régions rendues pleinement responsables des systèmes d'innovation et de
financement territoriaux complètent ce dispositif de reconquête.
Tout
est encore possible. Mais il faut décider et agir vite !
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